L'horlogerie

Les grands chronométriers

Oronce Fine 1494 - 1555

Mathématicien, cartographe et astronome français, il est le premier titulaire de la chaire de mathématiques au Collège Royal (actuel Collège de France), fondé en 1530. Il y enseigne de 1532 jusqu'à sa mort. Il contribue à vulgariser les mathématiques traditionnelles et l'astronomie géocentrique issues de Ptolémée. Il invente de divers instruments de mathématiques et d'astronomie, notamment des cadrans solaires, qu'il décrit dans des traités.


Isaac Habrecht 1544 - 1620

Horloger d’origine suisse installé à Strasbourg, il appartient à une dynastie dont sont issus, depuis Joachim de Schaffhausen (Suisse) au XVIe siècle à Abraham IV de Strasbourg au XVIIIe siècle, une vingtaine d’horlogers. Il est engagé avec son frère Josias par Conrad Dasypodius pour construire la deuxième horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg, mise en fonctionnement en 1574. Il est l’auteur de l’horloge de l’Hôtel De Ville d’Heilbronn (Allemagne, 1580) et de celle de l’Hôtel de ville d’Ulm (Allemagne, 1581), toutes deux astronomiques. Il construit également des horloges astronomiques d’intérieur telles celles conservées notamment au British Museum à Londres et au Château de Rosenborg près de Coppenhague.


Jost Bürgi 1552 - 1632

Horloger, astronome et mathématicien suisse. Il est mécanicien au margraviat de Hesse (Allemagne) à partir de 1595. Horloger de l'empereur germanique Rodolphe II (Prague), de 1603 à 1622.
A Prague, il collabore avec l'astronome Johannes Kepler (disciple puis successeur de Tycho Brahé). Du temps de Jost Bürgi, Kassel (margraviat de Hesse) est un des principaux centres européens d'astronomie où Tycho Brahé vient travailler avant de créer l'observatoire d'Uraniborg (île danoise de Hveen).
Il construit de six globes dont quatre pour le Landgrave Guillaume IV de Hesse. L'un d'eux, réalisé en 1594, est à la fois une horloge à usage civil et une représentation mouvante de la sphère céleste pouvant indiquer automatiquement la position de plus de 1'000 étoiles. Il est exposé, depuis 1978, au Musée national suisse, à Zürich.
Il présente un intérêt pour les logarithmes, invention qui décupla les méthodes de calcul des astronomes. Jost Bürgi aurait établi une table de logarithmes au tout début du XVIIème siècle (sans la publier) avant celles de Napier (1614 et 1617).
Jost Bürgi est l'horloger à qui la science doit les premières mesures de la seconde comme unité de temps.

Le chronomètre

Un chronomètre est une montre de haute précision, dont le mouvement a été testé durant plusieurs jours dans différentes positions et à différentes températures, par un organisme officiel neutre. Chaque chronomètre est unique, identifié par un numéro gravé sur son mouvement et un certificat.

Chaque mouvement est contrôlé individuellement selon un programme d'épreuves spécifiques à chaque genre, durant plusieurs jours consécutifs dans cinq positions et à trois températures.

Chaque mouvement est mesuré individuellement. Toute montre vendue sous l'appellation chronomètre est munie d'un mouvement certifié.

Le réglage

La théorie du réglage

La précision de la marche d’une montre est conditionnée par la position dans laquelle elle se trouve et la température ambiante. La qualité d’une montre est, on s’en doute, le produit du choix des alliages qui compose ses organes, de leur judicieuse conception et du soin apporté à assembler ceux-ci. Cependant, si pour la plupart des constituants de la montre la précision de ceux-ci est définitivement établie par la qualité de l’usinage, c’est sur le système oscillateur que l’on va pouvoir agir pour régler la marche de la montre.
Le balancier d’une montre est la pièce la plus sensible aux changements de température. Pour limiter les effets du changement de température sur la marche des montres, les horlogers utilisent le balancier-spiral bimétallique. Le coefficient de dilatation différent pour chaque métal qui compose le balancier compense par réaction l’écart de l’autre. Les ingénieurs calculent les balanciers pour des températures comprises entre 5 et 35 degrés. Les horlogers appellent COMPENSATION l’art qui consiste à réduire les écarts de marche dus à la température. C’est au savoir faire du Régleur que revient la tâche de trouver le réglage moyen qui donne la plus grande précision à la marche de la montre.


Les concours de réglage

C’est la rotation extrêmement régulière de la Terre sur son axe qui crée la succession des jours et des nuits. Pour rythmer et ordonner ses activités, l’Homme a subdivisé le jour en unités plus petites: heures, minutes, secondes. La rotation de la Terre est un fait astronomique, elle a jusqu’à une époque récente (~1950) servi de référence pour la détermination de l’heure. Les astronomes avaient la charge de déterminer l’heure par l’observation du passage des étoiles au méridien (axe nord-sud d’un lieu donné). C’était le moyen d’obtenir un top très précis pour caler les pendules de référence.

L’évolution de la société pour organiser ses activités a exigé de plus en plus de précision aux garde-temps qui doivent rendre compte de l’écoulement du temps. Lire l’heure sur sa montre c’est prendre connaissance d’une mesure. La montre mesure le temps écoulé, elle produit mécaniquement des oscillations très régulières, les accumule et rend compte de leur accumulation par le biais des aiguilles.

Les horlogers soucieux de perfectionner leurs produits ont créé des organes de contrôles. En Suisse les Bureaux suisses de contrôle Officiel de la marche des chronomètres (B. O.) et le Contrôle Technique des Montres (C.T.M.) ont été instaurés pour assurer une qualité à la production nationale. Les Observatoires chronométriques qui étaient chargés de la détermination du temps ont été naturellement sollicités pour le contrôle des montres. En Suisse ils sont aux nombre de deux, l’Observatoire chronométrique de Neuchâtel et l’Observatoire de Genève. De tous les organes de contrôle qui existent dans le milieu horloger les contrôles effectués dans les observatoires chronométriques ont été les plus rigoureux. Le caractère facultatif du contrôle par un observatoire chronométrique et la rigueur des épreuves en ont fait une compétition à part entière.